Dans la série des grands « classiques » de la spiritualité populaire, (Ho’oponopono, loi d’attraction, co-création consciente…etc), il ne faut pas oublier les célèbres accords Toltèques, dont l'auteur est Don Miguel Ruiz, auteur mexicain. Une fois encore, je vais tenter d’examiner la compatibilité de cette approche à la mode avec la spiritualité non-duelle, celle que j’expose et défend dans ce blog, sans qu’elle soit forcément d’obédience « Cours en miracle ». On pourra trouver parfois que je chicane, que je trouve des différences ou il n’y en a peu. Pourtant, à partir de quelques nuances dans les postulats de base, on peut aboutir à une différence abyssale au niveau des conséquences concrètes. Quoiqu’il en soit, cela ne signifie pas que les quatre accords Toltèques soient sans valeur. Ils constituent une initiation utile à l’auto discipline, elle même indispensable pour aller plus en profondeur dans la connaissance de soi. Mais bien sûr, selon la manière de les comprendre, de les interpréter, on pourra se fourvoyer plus ou moins gravement sur leur capacité à nous créer un soi-disant « paradis sur terre ».
J’utilise ici comme base un document que j’ai trouvé sur la toile, écrit par Claude Evelyne Wilhelm.. Cette semaine, je vous propose quelques commentaires sur le texte introductif. Puis ultérieurement, j’aborderais les accord eux-mêmes. Pour mémoire, il s’agit de :
1- Que ta parole soit impeccable
2- Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle
3- Troisième accord: Ne faites pas de suppositions
4- Faites toujours de votre mieux
Bien sur, si vous trouvez cette analyse injuste, mauvaise ou partiale, n’hésitez pas à m’écrire. Elle l’est peut-être !
Christalain
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Les Quatre Accords Toltèques : la voie de la liberté personnelle
Les Quatre Accords Toltèques sont une clé pour retrouver notre liberté personnelle. Nous avons le choix – et le pouvoir – de créer le rêve de notre vie en en faisant soit un rêve d’enfer, soit un rêve de paradis. Nul n'est besoin d'adhérer à une quelconque croyance, il s'agit simplement de passer des accords avec nous-mêmes qui peuvent changer notre vie.
Première contradiction, il n’y a pas de « liberté personnelle » dans le monde de la forme (encore un oxymoron) sauf selon l’ego pour lequel on peut accéder à la « liberté » tandis que d’autres resteraient « prisonniers ». Si nous étions tous « libres personnellement », ou trouverions-nous la frontière inévitable entre notre liberté et celle des autres ? Nous créons bien notre rêve, le script de notre vie, mais plutôt malgré nous. Seul notre choix de perception et d’interprétation de ce script le fera paraître comme heureux ou infernal. On peut peut-être « changer notre vie » en partie dans la forme, mais cela ne la rendra pas forcément plus heureusement, ou bien l’espace d’un clin d’œil au regard de l’éternité.
On ne tarde pas à constater leur pouvoir, à mesure que l’on chemine en leur compagnie et sous leur guidance, dans une quête de libération et de déploiement. Je le vérifie aussi à chaque fois que j’accompagne des personnes dans ce processus : se déployer, c'est relever le pari d'ouvrir dans toute son extension possible l'être qui était comme enroulé, plié, chiffonné, écrasé sous la chape des histoires qu’on se raconte, et qui font notre malheur. Être doux avec son être profond, lui porter confiance et amour, pour qu'il n'ait plus à plier jusqu'à disparaître sous le poids des attentes et injonctions impossibles, étalonnées sur nos suppositions de ce que sont les attentes d'autrui. Cesser de vivre dans la peur permanente de ne pouvoir satisfaire les exigences ou de ne pas être aimé.
Accorder notre pouvoir à des accords, c’est précisément renoncer à notre pouvoir réel, aussi « élevés » que puissent sembler être ces accords. On ne peut pas rechercher à la fois une quête de libération d’un coté, et de déploiement de l’autre, car ce dernier est l’affaire de l’ego qui entend par là : plus de compétence, plus d’assurance, plus de savoir, plus de moyens…C’est à dire toujours plus d’implication dans le rêve. Le déploiement dont il est question, présenté sous un emballage « d’épanouissement » , nous tient fermement dans les griffes de la matrice et ses dépendances, loin de la libération hors du rêve.
Un coaching intégrant la sagesse issue des Quatre accords Toltèques consiste en un travail de démontage de nos programmations et des croyances qui nous limitent, d'acceptation et de guérison de nos blessures, de remise en question de nos certitudes.
Outre le prétentieux terme « coaching », cette louable démarche n’a que pour but de substituer à d’anciennes croyances de nouvelles croyances. Un croyance reste une croyance, une prison mentale. L’ego a horreur du vide…guérissez une blessure émotionnelle, et une autre apparaîtra. Seule la guérison de la blessure ontologique originelle, en amont de toutes les blessures de type rejet, abandon, contrôle…etc, peut nous libérer.
Il favorise la récupération progressive de notre pouvoir personnel, nous relie à nous-mêmes, à autrui et à l'univers tout entier, dans tous ses éléments. Il nous réconcilie sur tous les plans, nous permet de relativiser, de prendre distance par rapport aux "petits drames" du quotidien. On se libère progressivement des définitions qu’on se donne, des attachements à l'image, des attentes et de l’importance personnelle.
Il n’y a pas plus de pouvoir personnel que de liberté personnelle. Le seul pouvoir est de Dieu, (ou de la Source, ou du UN, comme vous voulez) et il est nôtre seulement dans la mesure ou nous renonçons justement à notre personne-alitée (donc malade !). Ce pouvoir est nôtre dans l’unité qui transcende la somme de toutes les parties « personnelles », et ce pouvoir d'être l'absolu, nous ne l’avons jamais perdu, mais juste oublié, occulté. La libération dont il est question dans la non-dualité, celle des attachements, des attentes, de l’image, de l’importance de soi, consiste précisément à renoncer à son pouvoir personnel, celui de l’ego. Contrairement à ce qui est indiqué, on ne se libérera pas de notre importance personnelle en augmentant notre pouvoir personnel, il y a là une incohérence.
Notre histoire personnelle est juste une histoire parmi tant d'autres, un élément à sa place dans le Grand Tout. Avec l'aide des Quatre accords, on peut faire des choix en conscience. Expérimenter la présence, en étant attentif à la manière de percevoir et d'agir dans le quotidien. Être "en permanence" témoin de soi-même pour pouvoir choisir, à chaque instant, l'endroit et l'espace d'où l’on pose son regard sur les choses.
On ne choisit rien dans un rêve, on demeure spectateur. Si tel était le cas, il y aurait des « décideurs », et des « victimes » de nos choix, ce qui est impossible. Le script est déjà écrit, et on ne fait que le vivre, le jouer. Notre conscience vigilante peut être utilisée, par contre, pour décider dans quelle mesure ce script nous affecte. Ce texte est ambigu car d’un coté il semble suggérer en effet que nous pouvons être attentif à la manière de percevoir, de poser son regard sur les choses, mais d’un autre coté, il suggère une « liberté » d’agir, ce qui ne relève pas du tout de la même démarche.
Les quatre accords nous permettent de nous sentir mieux dans notre vie et dans nos relations avec les autres. C'est une occasion de retrouver une liberté d'action, de se sentir en paix avec soi-même, et de mieux vivre dans la Joie au quotidien... Les quatre accords forment un tout dynamique indissociable dont chaque intention trouve sa véritable portée énergétique dans l'écho qu'elle rencontre et provoque chez les trois autres. J’en propose ici ma vision
Méthode Coué de plaquette publicitaire. Aucune « méthode clef en main » nous apportera durablement le bonheur. Il faut constater une fois de plus que les recettes « exotiques » ont toujours plus de succès pour nous occidentaux que les concepts locaux, et font vendre des livres. Tout ce qui vient d’ailleurs est toujours plus « sage », Et bien sûr, ce qui est "Toltèque" n’échappe pas à la règle. Comme il voyait juste celui qui affirmait « Nul n’est prophète en son pays ». Car à bien y regarder, il n’y a rien de révolutionnaire dans ces accords. En cherchant un peu dans nos bons vieux proverbes français, on trouve quelques équivalences, par exemple (car il y en a d’autres) :
1- Il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler.
2- Il n’y a que la vérité qui blesse.
3- Il ne faut pas se fier aux apparences.
4- Qui a fait ce qu’il pouvait a fait ce qu’il devait.
Les accords Toltèques ? quelques conseils bien utiles à l’occasion, mais de là à les qualifier de « voie spirituelle complète et autonome », il ne faut pas exagérer. Comme le dit un autre proverbe bien d’ici : Il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard.
Christalain – juin 2011