Il est toujours délicat d'extraires des portions de textes de leur contexte sans causer un certain préjudice à son auteur. En même temps, c'est une façon d'intéresser un public plus large, qui, sans cela, n'oserait peut-être pas s'aventurer dans les ménandres prolifixes de la philosophie de Natarajan. Les textes ci-dessous sont choisis selon des critères de pertinence , de lisibilité, de gout personnel, (inévitablement), et aussi "d'autonomie". J'entend par là leur capacité de susciter à eux seul une certaine réflexion sur des aspects particuliers d'un enseignement (un article = un thème).
Christalain
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Aparté récréatif
Yin et yang sont sur un bateau.
Yin tombe à l'eau et barbote sans trop se soucier de ne pas savoir nager car elle se dit qu'elle va profiter de l'occasion pour apprendre, et que si elle n'y parvient pas, yang, qui a réponse à tout, viendra la sauver. Mais yin sent trop que l'eau est une chose merveilleuse, et surprise par sa contemplation, elle en oublie de trouver les gestes qui la maintiennent à la surface. Elle sait qu'elle va s'épuiser et couler, et elle attend que Yang vienne à la rescousse. Mais non. Yin coule mais elle est sauvée par une tortue géante qui l'emmène au bord. Rejoint par Yang, Yin s'écrie «heureusement que la tortue est passée, sinon je serais morte !». Yang ne réagit pas. Yin finit par lui demander: pourquoi n'es-tu pas venu me sauver, je suis sûre que tu sais nager toi, ou tu aurais pu rapprocher la barque, fort comme tu es ! - Tu ne me l'as pas demandé, dit yang, la conscience tranquille, or je t'ai bien observé et tu avais cent fois le temps de m'appeler. - Mais cela allait de soi que dans un cas pareil je n'avais pas besoin d'appeler pour que tu viennes à mon secours, non? réplique yin. - Dans ton esprit à toi, certainement, mais moi je m'appelle Yang, et je ne me mêle de rien si l'on ne me le demande pas. J'ai assez à faire avec ce qui me concerne.
Yin et yang sont sur un bateau.
Yang tombe à l'eau. Il ne sait pas si bien nager que cela, et bien qu'il se maintienne en surface, il réalise qu'il n'aime pas cet élément, l'eau, insaisissable, sur lequel on ne peut pas avoir de prise. Il essaie de ne pas bouger pour réfléchir, mais comme il n'a pas trouvé la position ni rempli ses poumons, il voit que ça ne marche pas, et il passe derechef à des mouvements désordonnés. Zut alors, même les chiens savent nager, se dit-il. Il se sent si humilié d'être là impuissant, qu'il ne parvient pas à faire bonne figure. Mais comme il est très fort, il surnage en faisant des tas d'éclaboussures et ne prend pas peur tout de suite. Néanmoins, il ne parvient pas à se diriger vers le bateau, et la rive est encore plus loin. Cela commence à l'agacer. Il fatigue. Il a envie de hurler: «yin, débrouille-toi pour rapprocher le bateau rapidement, espèce d'imbécile», mais avouer qu'il a besoin de yin, ça lui fait mal au cœur, et il se demande s'il ne préfère pas se noyer. Naturellement, Yin n'y tient plus, et a même commencé il y a belle lurette à rapprocher le bateau en dépit du courant avec des efforts insensés, et, finalement, exténuée, Yin parvient à venir avec l'esquif tout près. Dans un sursaut, Yang s'accroche à la barque, à bout de souffle, alors qu'il allait bel et bien couler. Yin s'étonne du silence de Yang. «- Tu ne me remercies pas de t'avoir sauvé?». Yang la regarde avec dédain. «Mon heure n'était pas venue, que veux-tu, tu n'y es pour rien; et puis c'était ton intérêt de me sauver, qu'est-ce que tu deviendrais sans moi?». Yin n'en revient pas, pleurniche un peu et se reprend: «c'est vrai, qu'est-ce que je deviendrais sans toi, mais je t'ai sauvé par amour, pour que tu vives, et non parce que j'ai besoin de toi».
Yang est vexé d'avoir une dette vis-à-vis de yin, alors que yin ne s'attribue même pas le mérite d'avoir sauvé yang, ce qui compte c'est qu'il soit vivant.
Il y a des milliers d'années que yin et yang communiquent à coups de malentendus, mais c'est ce qui assure la marche du monde.
NATARAJAN - "guérir par l'éveil" - supramental.fr
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LE MYTHE DE LA MEDITATION
Le mythe de la méditation, qui caractériserait certaines voies et pas d'autres, n'est pas le seul casse-tête qui s'offre au chercheur scrupuleux. Le nom de Dieu rôdant toujours, de près ou de loin autour du phénomène spirituel, il n'est pas rare qu'une personne prête à suivre la voie s'arrête en cours de route pour n'avoir pas su comprendre la différence entre la sagesse, qui ne paie finalement pas de mine, et la mystique auréolée du prestige de l'incompréhensible, de la révélation, du toucher divin. L'opposition est même entretenue par des écoles des deux clans, se réclamant toutes de la plus haute vérité, et qui condamnent fermement la branche adverse. Des mouvements mystiques que je juge personnellement peu recommandables, mais qui vendent Dieu bon marché, prétendent toute honte bue que le désir d'affranchissement du sage, tel par exemple qu'il s'incarne dans le Bouddha se moquant des décrets du Créateur, est un pur mensonge, voire de l'orgueil de la pire espèce. Inversement, certaines écoles de la sagesse qui vantent cahin-caha les mérites de l'éveil, du soi, discréditent les perceptions divines en les classant, trop vite à mon gré, dans la catégorie des «émotions». En réalité, il existe différents types de réalisations, et c'est le moment de citer l'apologue de l'éléphant. Qui prendrait pour l'éléphant entier, dans le noir, sa trompe, ou ses flancs, ou une seule de ses pattes, ou son derrière, se tromperait. Une réalisation n'empêche pas l'autre, et si j'insiste autant sur l'équilibre entre le processus de «fermer les yeux» et celui «d'ouvrir les yeux», c'est tout simplement que c'est le seul moyen pour que le mystique ne tue pas le sage, et pour que le sage ne tue pas le mystique — au fond de soi-même.
La mystique est souvent rejetée par les sages, entendons par là les possesseurs du soi, qui savent que sans la réalisation du Vide incréé, les illuminations dynamiques ne sont que des passages furtifs aggravant la dichotomie entre l'état de veille ordinaire et la montée illuminative. Le non-né, au contraire, le Brahman, s'installe et donne au moi une sorte de stabilité imprescriptible, raison pour laquelle les chinois considèrent cette réalisation comme la noce ultime du Yin et du Yang, la stabilité pouvant s'articuler sur l'impermanence des sensations, maintenant qu'il n'y a plus d'opposition, grâce à l'éveil, entre l'enracinement essentiel et la disponibilité de principe à chaque nouveau moment.
Certains états de conscience ne se manifestent que dans une attitude entièrement yin, où plus aucune tension ne tire la perception dans un sens ou un autre. La volonté ne s'empare pas de ces moments de lumière, et il est donc convenable de laisser alterner les phases de disponibilité pure et les procédures où un mouvement s'initie, à partir d'une initiative quelconque. Cette complémentarité commune en Chine entre le non-agir et l'intention déterminée, facile à comprendre par l'arrière-plan de la philosophie du Yin-Yang (Taï-Chi), est plus difficile à mettre en place dans les autres traditions, où la notion d'équilibre est moins présente à l'esprit, ou bien cachée par d'autres considérations. Mais l'on peut considérer que même les procédures encadrées d'une finalité précise, quel que soit leur tradition d'origine, comme la méditation bouddhiste par exemple, ou la spéculation libre du jnanîn, ont pour fonction non pas de renforcer la perception du temps au moment même où elles s'effectuent, mais au contraire d'évaser cette durée — convenue dans la pratique par un horaire — vers d'autres univers, plus difficiles à contacter sans cette mise en scène préalable. Le fruit des méditations se manifeste souvent en dehors des moments qui lui sont consacrés, et c'est donc particulièrement stupide de s'acharner à programmer des moments meilleurs que les autres. L'intention des conventions qui matérialisent les pratiques est en amont de leur soi-disant but, et elle doit être profondément comprise et ressentie afin que l'exercice spirituel ne renforce pas une habitude nouvelle habillée d'un fantasme transformateur.
NATARAJAN - "la racine de l'éveil" - supramental.fr
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LES 7 BLESSURES FONDAMENTALES:Peut-être que certains d'entre-vous connaissent les "5 blessures de l'âme" de Lise Bourbeau, un livre intéressant qui montre en quoi notre morphologie est liée à l'existence de blessures fondamentales contractées durant la petite enfance. Natarajan propose une autre approche selon laquelle nos blessures fondamentales (7 pour lui), sont liées à des compulsions issues des influences astrologiques qui nous influent à la naissance. Ainsi, connaitre "sa planète principale" permet d'en déduire la blessure a laquelle nous sommes le plus sujet. Mais inversement, si vous ne connaissez pas votre thème astrale, vous vous reconnaitrez peut-être dans l'une des 7 blessures suivantes, et en déduirez quelle est la planète principale qui vous "pilote". C'est un test psychologiquement très instructif.
Christalain
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Les blessures fondamentales sont en général infligées par un événement grave d'ordre extérieur, tandis que les compulsions psychologiques qui correspondent aux mêmes pouvoirs et corps célestes, proviennent du caractère — de la combinaison astrale et génétique. Ces compulsions sont donc indépendantes des événements, et constituent une manière de les colorer, de toute façon. Elles sont si naturelles que le moi générique s'y habitue et ne cherche guère à les transformer avant qu'elles n'empirent. Elles peuvent tenir lieu de terrain aux blessures proprement dites, voire les appeler par une attitude provocante, ou elles se contentent d'animer l'esprit d'une manière récurrente et chronique. Ces compulsions, si elles sont cultivées, finissent par former des pièges pour les blessures fondamentales, l'attitude d'esprit négative appelant, au cours des cycles astrologiques, l'occasion de matérialiser l'accident qui les renforce. Je les ai représentées dans leur essence, et si cet inventaire semble confiner à l'exagération, c'est dans le but de les identifier facilement.
La dramatisation compulsive (lune)
Le désir blessé (mars),
l'amour interdit (vénus),
la tricherie ou culte subjectif (mercure)
la loi perdue (saturne)
le rôle décapité (jupiter),
l'image de soi défectueuse (soleil),
1) BLESSURE LUNAIRE:Qui ne regarde pas en face sa plainte émotionnelle peut s'y engloutir et se prendre tout entier pour elle, en refusant de la distinguer de son identité, et nous avons-là, ni plus ni moins que la maladie (lunaire) de la complaisance, qui caractérise les personnes chez qui le yang est noyé dans le yin. Elles prennent l'habitude de revenir à l'ornière plaintive, et plus elles y reviennent, plus le sillon se creuse. Plus elles s'imaginent que les solutions doivent venir de l'extérieur, plus l'événementiel prend le pas sur l'identité intrinsèque. Cette dramatisation compulsive déforme la sensibilité et la receptivité.
2) BLESSURE MARTIENNE : Qui cautionne sans arrêt ses désirs, ses réactions et sa violence, finit par développer une pathologie (martienne) qui devient la substance du moi et le phagocyte. L'acte irréparable menace, ce qui caractérise les personnes chez qui le yin est asséché par le yang, ou carrément brûlé par lui. Plus le sillon se creuse, moins la personne supporte que les choses se passent d'une autre manière que ce qu'elle entend, et elle s'épuise entre la colère et l'autorité. Plus l'individu s'imagine que les solutions proviendront de sa manière même de contrôler tous les événements par la force et la détermination, sans jamais en démordre, et plus il sera menaçant pour y parvenir.
3) BLESSURE VENUSIENNE : Qui ne se soucie pas d'isoler son besoin d'idéal et sa capacité d'amour du reste de son moi peut devenir un être faux et meuble, caractérisé seulement par le besoin de bien faire et de projeter sur tout ce qui lui apparaît le rose et le bleu pale du besoin compulsif d'aimer — sans distinguer pour le moins du monde les objets de sa propre projection. C'est la pathologie idéaliste (vénusienne), dont le sujet affecté s'imagine avoir gagné les rives sublimes de l'amour universel, alors qu'il patauge seulement dans le besoin infantile de tout rendre homogène par l'apprivoisement, la reconnaissance et la séduction. Plus le sillon se creuse, plus la personne y revient en se persuadant «que les choses devraient être autrement», ce qui la privera en fin de course de tout esprit critique véritable, le devrait remplaçant le c'est comme ça. Le yin recouvre tout ce qui est yang. La personne s'imagine que les solutions doivent se mettre en place en douceur, à partir de sa capacité à faire reconnaître ses qualités d'écoute, mais sans rien changer à ce qu'elle entretient vis-à-vis d'elle-même, même si une confrontation difficile s'impose à soi. Elle vit souvent dans le souvenir de personnes exemplaires à qui elle n'a jamais osé déplaire.
4) BLESSURE MERCURIENNE :Qui invente le réel en forçant l'interprétation des faits, en refusant de les voir tels quels pour les enchevêtrer dans des causes imaginaires et des finalités subjectives, pour ne pas perdre la face et conserver ses prérogatives erronées sans jamais évoluer, peut perdre pied sans s'en rendre compte, vivre dans un verbe de mensonge tout en se donnant le change par l'artifice d'un discours admirablement bien construit. Moins les événements se plient à l'interprétation subjective, plus la personne fabule pour s'en emparer quand même, de la manière qui lui convient. C'est la dérive subjective, (mercurienne), assez courante, imprenable, tant le moi peut confondre voir et interpréter. Plus le sillon se creuse, plus la personne y revient et décrète que le réel est constitué des éléments du monde extérieur qui reçoivent son assentiment, son approbation, tandis que le reste est tout bonnement irréel ou illusoire. L'esprit d'objectivité quittera définitivement la personne, capable par ailleurs de vivre dans une folie sereine, une tour d'ivoire d'où elle ne perçoit plus que les événements qui l'arrangent ou lui correspondent, les autres n'existant plus. Le yin et le yang perdent leurs propriétés et se dissolvent l'un dans l'autre. Le moi finit par ne plus distinguer quand il est passif ou actif. C'est homogène, mais monstrueux. Les réactions ont pris l'habitude de se structurer, et les émotions, les sentiments, et la structure mentale du moi sont confondus. Ces personnes-là sont souvent des forteresses. Elles s'imaginent que les solutions doivent se conformer à ce qu'elles pensent, et trient toutes les situations pour n'en conserver que celles où elles dominent. Elles peuvent en revanche être assez légères, et paraître ouvertes, avec un mental aérien rapide en surface.
5) BLESSURE SATURNIENNE :Les pathologies de déni (saturniennes) sont fort nombreuses, dans lesquelles le moi élague et détruit, rejette tout ce qui l'encombre, jusqu'à ne conserver du réel et de lui-même que quelques aspects obsessionnels. C'est là que les intégrismes divers prennent leur source, dans un déni supérieur de la réalité, supplantée par quelque puissante structure mentale qui pourfend, condamne, écrase, au nom d'une réalité supérieure à mettre en place. Plus le sillon se creuse, plus la personne qui y revient croit que ses lois devraient avoir pignon sur rue, que ses propres règlements devraient contaminer l'entourage, qu'elle seule aime la vérité. Le yang élimine le yin. Le monde n'est plus qu'un conflit d'autorités. La personne élimine les solutions qui ne viennent pas d'une structuration personnelle rigide, et refuse les compromis, quitte à faire le vide autour d'elle. Elle est amère ou seule, et ne cherche pas, contrairement à l'exemple mercurien, à fabuler et à imaginer. Elle utilise des principes sévères pour se justifier, et ne dispose d'aucune fantaisie. Elle peut être dévorée par un sens critique acéré qui monopolise l'esprit et ne lui révèle que les injustices, les malheurs, les fautes et les erreurs.
6) BLESSURE JUPITERIENNE :Les complexes de la persona (jupitériens), assez sympathiques, sont très répandus dans notre société. Le moi se prend pour ce qu'il représente, s'identifie toujours plus à son rôle, et ne revient que rarement sur son identité propre. Il est avalé par le non-moi, mais semble s'y complaire. Le sujet et sa projection sociale se sont confondus, pour le meilleur et pour le pire, et le moi est prêt à faire des sacrifices mirobolants pour préserver son image, sa carrière, son prestige. Plus le sillon se creuse, plus la personne se prend réellement pour ce qu'elle incarne dans la société, et perd le contact avec les autres aspects d'elle-même, affectifs, structuraux, parfois émotionnels, tandis que le moi ne cherche plus à se distinguer, en tant qu'entité, des événements auxquels il s'identifie. Le yin et le yang ont collaboré mais sur un seul registre, et se sont emparé de l'énergie. La personne croit que toutes les solutions sont d'ordre relationnel, et s'implique difficilement dans une remise en cause de son identité.
7) BLESSURE SOLAIRE :Qui ne pense qu'à se séduire soi-même utilise à tour de rôle tous les artifices pour y parvenir, cultive chèrement l'idée de sa propre supériorité qu'il cherche à établir autour de lui jusqu'à trouver des complices prêts à admirer ou obéir, écouter et servir. Le complexe d'inflation du moi (solaire) étant synthétique, il peut se développer à partir de n'importe quelle fonction chargée de le faire, vénus pour les artistes mythomanes, mercure et saturne pour les intellectuels, mars pour les hommes d'action et les sportifs, jupiter pour les notables et dirigeants. Plus le sillon se creuse, plus la personne utilise toute son énergie à conserver la tête haute et sauver la face, par des changements de tactique, de milieu, de partenaires, d'activité. Le yang est paradoxal, car il cherche l'approbation, et le yin n'est plus dévolu qu'à la séduction, perdant au passage l'écoute et la souplesse. La personne s'aime par le ricochet des images positives qu'elle inspire, mais ignore le soleil intérieur.
La compulsion septénaire finit par appeler la blessure, plus grave, mais la blessure peut également se présenter seule, dans un secteur psychologique sain, par la seule occasion, et le sujet s'imagine alors être victime. S'il persévère dans ce sentiment, la blessure provoquera l'apparition de la compulsion correspondante. Si la blessure est rendue au non-moi, la guérison est plus rapide. Le thérapeute, le conseiller, le maître, doit donner des moyens d'exorciser les blessures, et de soigner à l'intérieur les compulsions. Ce sont deux procédures différentes.
NATARAJAN - "guérir par l'éveil" - supramental.fr
A suivre...
YIN ET YANG : LA POLARITE ESSENTIELLE
Un rappel de la polarité essentielle et de sa subdivision observable dans le moi, la relation du moi au moi, du moi au corps, du moi à l'autre, du moi au Tout: Yin: féminin, réceptif, passif, accueillant, ouvert, faible, lâche, détendu, élastique, humide, fluide, froid. (en négatif, dominé, traître).
Yang: masculin, émetteur, actif, entreprenant, fermé, fort, rigide, tendu, inflexible, sec, structurant, chaud. (en négatif, dominant, usurpateur).
Chaque principe tend à se scléroser poussé trop loin, c'est-à-dire privé de la présence, à dose réduite, de son contraire. Les qualités des deux principes peuvent s'équilibrer par la vigilance. La prépondérance d'un seul menace la survie de l'autre.
Relation du moi au moi:
Yang: exigence et volonté, discipline ou/et sclérose. Confiance dans la décision et l'action rapide.
Yin : complaisance et versatilité, laisser-aller ou/et inspiration. Confiance dans la réflexion et l'atermoiement.
Relation du moi au corps:
Yang: beaucoup d'activité physique, alimentation trop riche, trop carnée, trop salée.
Yin : peu d'activité physique, alimentation fantaisiste, trop fondée sur la saveur, trop sucrée, dépendante des états psychologiques.
Relation du moi à l'autre:
Yang: besoin de briller, de commander, d'entraîner, cherche plutôt à défendre ses positions jusqu'au conflit qu'à comprendre la position de l'autre en faisant des concessions.
Yin: besoin d'être approuvé, de participer, de concilier, s'efface et reconnaît les arguments positifs de l'autre (dialogue) plutôt que déclencher le conflit.
Relation du moi au Tout:
Yang: confiance dans l'action individuelle, la volonté, la détermination, la ligne droite, la maîtrise, le carré. Voie à tendance (trop) fermée.
Yin: confiance dans le non-agir, l'écoute, l'abandon, le changement, l'ondulation, l'osmose, le cercle. Voie à tendance (trop) ouverte, versatile.
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NATARAJAN - "Les racines de l'éveil" - supramental.fr
L'alchimie intérieure
est plus complexe que ce que l'on imagine, et c'est à regret que je présente un tableau aussi difficile de l'accès à la spiritualité absolue, mais c'est le moment de favoriser l'élan solaire, dans une période particulièrement critique, et d'avouer la vérité... Si l'on oublie que toute modification, aussi bien de l'image de soi, que de l'approche des choses, ou bien d'un changement de paradigme sur l'existence, interfère avec tout le reste, les progrès conscients peuvent se limiter aux seuls secteurs investis par l'effort, sans créer de véritable disposition d'ensemble spirituelle.
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Le cas est fréquent chez de nombreux ésotéristes qui ne travaillent que sur une vision transcendantale du réel, sans l'appliquer à leur animus et à leur anima, sans deviner que troquer la carte insipide de leur culture contre l'itinéraire de la politique divine, implique une consécration à tous les niveaux. Ou bien encore, de nombreuses personnes sont capables d'ajuster leur comportement à une intuition d'un Bien fondamental, à découvrir alors qu'il est encore caché, mais n'étendent pas leur transformation à un accueil inconditionnel de la vastitude, qui seul donne le recul nécessaire sur les événements et la trace de l'ego. D'autres enfin ne parviennent pas à changer d'époque, et s'imaginent encore que le mouvement du cœur est nécessaire et suffisant pour percer tous les voiles, «atteindre» des plans de conscience supérieurs, ce qui paraît peu probable sans une descente en soi-même, qui n'a rien d'idéal, ni dans sa conception ni dans sa pratique, puisqu'elle confronte au lieu de projeter en avant.
NATARAJAN - "Guérir par l'éveil".
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RETOUR A LA SOURCE
La seule loi sera de jouer, l’esprit apprendra sans contrainte.
Les êtres entendront le soleil leur parler.
Ses avertissements ne seront pas des menaces, et ses conseils ne seront pas des ordres.
Le mot amour aura disparu car il n’existera rien d’autre.
Les consolations et les souffrances diminueront jusqu’à cesser.
Les actes seront la mesure du monde, tout le monde connaîtra le visage du vent, l’invisible
sera le centre de l’azur et l’origine de l’or, comprendre sera aussi facile que voir.
L’erreur sera source de joie et repère éphémère.
Personne ne se ressemblera et tous seront unis.
Nous vivons l’ébauche du réel dans un cauchemar qui se lasse de lui-même. »
NATARAJAN – « Retour à la source » - supramental.fr
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PLUTON : MAITRE SPIRITUEL
L'éducation que l'on reçoit ne nous indique nullement qu'il y a des zones de conscience à traverser. Et tous les gens qui, malgré tout, l'ont fait, s'aperçoivent immédiatement lorsque les autres sont loin de les avoir dépassé, aussi les appelle-t-on des maîtres, et, éventuellement évoquent leur parcours.
Pluton agit exactement comme un maître spirituel, il n'oblige personne à aller voir ses faiblesses et ses résistances. Mais tant que l'on n'est pas allé voir cela, ce sont toujours les mêmes programmations qui fonctionnent et maintiennent dans les mêmes événements, les mêmes relations et les mêmes pensées. Normalement, l'être humain n'a finalement rien à faire, sinon accepter. Seulement, il faut être lucide et vraiment conscient des événements plutoniens qui nous montrent les limites. Il y en a des centaines par jour! Ne serait-ce que sur le plan matériel et affectif, ce qu'on est capable de recevoir et d'accepter des autres, soyons honnêtes sur ce point, c'est extrêmement limité....
On s'aperçoit que les gens parlant beaucoup d'amour, dès qu'on les fréquente un peu, ne peuvent plus supporter personne au bout d'une semaine. Et c'est justement pour cette raison qu'ils parlent beaucoup d'amour, c'est très gratifiant. Cependant, Pluton va à l'encontre de tous ces pouvoirs mentaux où l'on parvient à déguiser les choses avec le langage...
Les gens ne sachant pas aimer, déversent souvent le mot amour. Chez ceux qu'on voit très contraints dans la vie, c'est celui de liberté... Il y a donc un grand nombre de compensations mentales, imaginaires, même structurées, avec des mots. On compense donc un tas de choses avec la béquille des mots. Jusqu'à Neptune, c'est rendu possible, c'est-à-dire qu'on peut voir cela avec les faux mystiques qui évoquent le soi-disant amour de Dieu et qui méprisent par exemple les personnes n'ayant pas d'ouverture spirituelle. Mais tout cela ce sont des faux-fuyants, avec Pluton, on ne peut pas maintenir son arsenal de mots, sa balistique verbale ou toute sa stratégie, rien. C'est donc la mise à nu totale.
Comme nous ne sommes pas préparés à vivre cela, généralement les cartomanciens, les devins, astrologues et autres ont affaire à des gens vivant dans un drame plutonien ou ils sont confrontés à leurs limites par rapport aux autres, par rapport à eux-mêmes et par rapport au monde. C'est ce que décrit parfaitement l'initiation plutonienne. Mais en même temps, Pluton, c'est un garde-fou puisqu'il évite à tout moment la confusion entre le moi et le non-moi.
S'il n'y avait pas Pluton, on peut prévoir que l'individu finirait par normaliser n'importe quoi.
NATARAJAN
Extrait du séminaire de Pluton. Source : supramental-astrologie.fr
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LES STRATEGIES DOMINATES ET LEUR PARADE EVOLUTIVE
En des circonstances particulières, un événement fait ressortir la structure profonde d'un individu. Nous nous enfonçons alors encore plus bas dans la main-mise de la nature, puisqu'elle finit par révéler la structure dominante du moi. Les révélateurs sortent de la norme et se présentent sous forme d'occasions extrêmes, épreuves terribles, chocs, maladies, ou au contraire période exceptionnelle de chance où une euphorie s'installe par une sorte d'excès de bonheur à gérer. Dans les moments rares de coïncidence extrême avec le non-moi ou au contraire de conflit grave, la dominante s'impose et entraîne le moi à se montrer sous un jour profond où se mélangent les compulsions et les talents. J'aborde à nouveau la question du mode répétitif sous un angle nouveau, et invite le lecteur à se retrouver dans une des catégories suivantes, ou dans une combinaison.
LES AFFECTIFS peuvent vouloir tout réduire à des souhaits et des sentiments, et s'évertuer à résoudre leurs problèmes avec encore plus de souhaits et de sentiments, qu'on aura pris la peine de modifier. C'est une stratégie catastrophique si l'origine de leur mal-être vient de la tendance affective, blessée, qui s'expose enfin dans sa nudité, et qui ne peut pas se racheter toute seule, par une simple substitution d'objet.
(Travailler sur le moi, lâcher le non-moi, libérer l'image de soi du regard de l'autre).
LES PRAGMATIQUES s'acharnent à des réalisations concrètes, et peuvent peiner à comprendre qu'une transformation provienne d'autre chose qu'un acte, qu'un fait, qu'une procédure. Même s'ils sont bloqués dans la vie à cause de l'hyperactivité par exemple, ou de leur manque de vie subjective, ils voudront encore s'en tirer avec la même stratégie que celle qui les a mis dans l'embarras, une pratique, une procédure chargée de résoudre magiquement leur problème, sans aller voir en profondeur l'attitude matérialiste qui les a plongés dans un mal-être, par négligence du ressenti. Une véritable détermination intérieure, informelle, vigilante, ancrée, serait la bienvenue, mais ils la jugent impossible ou inadéquate, et veulent des faits là où seul le travail intérieur indique l'issue.
(Travailler sur le moi, lâcher le comportement et l'idée de réussir, admettre la part du chaos qui complète l'ordre du non-moi, découvrir le soleil intérieur).
LES RATIONALISTES ramènent leurs stratégies à des méthodes et ne savent pas toujours tirer la leçon du ressenti, qui les embarrasse, les émotions étant souvent incontrôlables. Ils veulent s'en tirer en mettant de côté les éléments qui ne s'intègrent pas dans leur vision personnelle, vision qu'ils travaillent à la perfection en évitant toujours les mêmes angles morts. Ils cherchent l'issue sur la carte et non sur le territoire. Ils sont prêts à faire de nombreux sacrifices pour résoudre une situation en y appliquant leur logique étroite, et ils manquent de prendre en compte leur propre yin.
(Accepter que le non-moi soit chaotique, élargir le moi, abandonner la volonté de contrôle, ne pas refouler les émotions ni en avoir honte, libérer les émotions du passé, accueillir l'incertitude calmement).
LES EMOTIFS sont rivés à des sensations harmonieuses et veulent changer, mais à condition de ne pas souffrir, ce qui est la plupart du temps franchement incompatible. Ils attendent des caresses, et, s'ils ne les trouvent pas, caressent l'espoir de s'en sortir miraculeusement, ou par l'intermédiaire d'un autre (le petit remorqueur). Ils refusent les difficultés même si elles sont nécessaires.
(Transformer le sentiment d'être victime, rechercher une image de soi indépendante des circonstances).
LES PSYCHIQUES font confiance à des intuitions et à des rêves, à des projets et à des élans, et ne veulent agir que par inspiration et sans discipline, ce qui est insuffisant. Ils n'ont pas de critère décisionnel, et naviguent dans un registre émotionnel large, qu'ils étendent encore à merveille pendant la crise, et savent passer du rire aux larmes dans la même journée sans s'en affecter. Mais ils redoutent d'avoir à se structurer eux-mêmes, ce qui est louable d'un certain point de vue. En laissant faire, ils laissent le combat ouvert entre la Nature et l'évolution divine, et prennent des risques considérables.
(Forger des structures, même provisoires, pour unir le moi et le non-moi, distinguer le moi stable des inspirations et des élans).
NATARAJAN
Source : Guérir par l'éveil - supramental.fr
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LE RITUEL INUTILE
Si l'intelligence de l'aigle est donnée au pèlerin de l'absolu, il comprend que le rite n'est qu'un pis-aller, un rappel convenu et lourd, d'une vérité toute simple: que chaque moment est sacré, que chaque instant est le souffle de Dieu.
En trahissant les fonctions génériques, qui rendent profane le passage du temps en le liant aux objets convoités et en le banalisant dans le conforme, le moi retrouve dans n'importe quel contexte la présence divine, et n'a donc plus besoin de s'embarrasser de procédures rituelles. Il y verra d'ailleurs, un jour ou l'autre, avant de les abandonner, qu'elles étaient investies de pouvoir magique, chargées de rassurer sur l'obtention de faveurs, rendues ainsi moins aléatoires, juridiquement établies en quelque sorte.
Toute forme de rite dépassé, il ne demeure alors que des pratiques pragmatiques, en général reliées à la gestion impeccable du corps, sur lesquelles on peut compter (sans renchérir) pour des résultats concrets, tandis que les simagrées émotionnelles et intellectuelles qui sacralisent l'instant sur mesure, sont vues comme des contrefaçons, des manières ancestrales de se donner le change sur une consécration qui n'en est pas une, mais qui peut passer pour telle, décorée de colifichets conceptuels et de rêveries héréditaires.
La vraie bhakti peut elle aussi se passer de tout decorum, éviter toute cérémonie, et s'exercer n'importe où et n'importe quand, sans autre calendrier que celui qui suit l'occurrence des événements eux-mêmes. Certains éprouvent intensément le besoin de s'en remettre à Dieu dans les moments d'exaltation, comme pour les couronner par cette reconnaissance de leur origine dans une offrande consciente pleine de gratitude, d'autres se rapprochent du Divin, sans tricher, sans rien demander, dans des moments difficiles, qu'ils acceptent, tout en s'arc-boutant sur le projet évolutif qui permet d'endurer les pires souffrances.
Enfin, l'on peut en permanence sentir le souffle divin dans tous les événements de l'existence, si tous les pouvoirs planétaires ont été nettoyés de leurs survivances dynamiques, l'aspect brut et générique de leur manifestation, à cheval entre le subconscient et le mental.
NATARAJAN
source : Cosmophilosophie