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Un cours en miracles


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Christalain

 

"La connaisance qui illumine ne te rend pas seulement libre, elle te montre aussi clairement que tu es libre" . UCEM

 

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" Ne cherches pas à changer le monde, mais cherche à changer tes idées au sujet du monde" - Un Cours en miracles
 

 

Mise a jour le :


1er novembre 2016   

*  "Un Cours en miracles vu par S.Sobottka" 

 

31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 11:01

Deuxième extrait du livre de G.Groddeck "Le livre du ça" - chapitre 31

 

 

Votre allusion au fait que je suis médecin traitant et me fais appeler Docteur a été si énergique, chère amie, que je me sens obligé de parler un peu plus de la maladie, et de dire comment je me représente sa naissance et sa guérison. Mais d’abord, mettons-nous d’accord sur ce à que nous donnerons le nom de maladie. Je pense que nous ne tiendrons pas compte de ce que d’autres gens entendent pas ce mot, mais que nous exposerons notre conception personnelle de la chose. Et je propose de nous exprimer clairement : la maladie est une manifestation de vie de l’organisme humain. Prenez le temps de réfléchir si vous voulez oui ou non vous rallier à cette formule. Et permettez-moi, en attendant, de faire comme si vous en ppouviez la rédaction.

 

Peut-être considérez-vous que cette question n’est pas particulièrement importante. Mais si, comme moi, vous vous efforciez depuis trente ans, jour après jour, de rendre cette phrase, pourtant si simple, accessible à un nombre incalculable de personnes et que, depuis trente ans, jour après jour, vous vous aperceviez qu’elle ne veut pas entrer dans leur crâne, vous vous rangeriez à mon avis quand j’insiste pour que vous, du moins, la compreniez. Pour qui, comme moi, voit dans la maladie une manifestation de vie de l’organisme, elle n’est plus une ennemie. Il ne lui vient plus à l’esprit de vouloir combattre la maladie, il n’essaie pas de la guérir, je vais plus loin, il ne la traite même pas. Pour moi, il serait aussi absurde de traiter une maladie que de tâcher de vous corriger de votre humeur taquine en transcrivant toutes vos petites méchancetés en autant de propos aimables sans vous en faire part.

 

Dès l’instant où j’ai constaté que la maladie est une création du malade, elle devient pour moi la même chose que sa démarche, sa manière de parler, le jeu de physionomie de son visage, ses gestes de mains, le dessin dont il est l’auteur, la maison qu’il a construite, l’affaire qu’il a conclue ou le cours de ses pensées : un symbole significatif des puissances qui le régissent et que je chercherai à influencer si je considère que c’est nécessaire. Alors, la maladie n’est plus une anomalie, mais une chose déterminée par la nature même de ce malade qui a décidé d’être soigné par moi. Il n’en reste pas moins que ces créations du Ça, que nous avons coutume de nommer maladies, sont, selon les circonstances, mal commodes pour le créateur lui-même ou une écriture illisible peut être également insupportable pour l’être humain et son prochain, et une maison mal conçue a tout autant besoin d’être transformée qu’un poumon atteint d’inflammation, par exemple, en sorte qu’en définitive, il n’y a guère de différence entre la maladie et la manière de parler, d’écrire ou de construire.

 

Autrement dit, je en peux plus me résoudre à employer vis-à-vis d’un malade des procédés différents de ceux que j’utiliserai pour quelqu’un écrivant, parlant ou construisant mal. Je tâcherai de découvrir pourquoi et dans quel but son Ça a recours au moyen de mal parler, mal écrire, mal construire, en un mot à la maladie et ce qu’il entend exprimer par là. Je m’enquerrai auprès de lui, auprès du Ça lui-même des motifs qui l’ont engagé à user de ce procédé, aussi désagréable pour lui que pour moi, je m’en entretiendrai avec lui et verrai ensuite ce qu’il fera. Et si un entretien ne suffit pas, je recommencerai dix fois, vingt fois, cent fois, aussi longtemps qu’il le faudra pour que ce Ça, lassé de ces discussions, change de procédé ou oblige sa créature, le malade, à se séparer de moi, soit en interrompant le traitement, soit par sa mort.  

 

Je reconnais, bien entendu, qu’il peut être nécessaire, qu’il est même le plus souvent indispensable de modifier, voire de démolir, une maison mal conçue, de mettre au lit un être humain atteint de pneumonie, de débarrasser un hydropique de son eau superflue avec la digitale, par exemple, de réduire une fracture et de l’immobiliser, de couper un membre gangrené. J’ai même l’espoir parfaitement fondé qu’un architecte dont le nouvel édifice a été modifié ou démoli tout de suite après sa remise au propriétaire, rentrera en soi-même, reconnaîtra ses erreurs, les évitera à l’avenir, à moins qu’il ne renonce complètement à sa profession ; qu’un Ça, quand il a détérioré ses propres produits, poumon ou os, en a éprouvé des souffrances et du malaise, deviendra raisonnable et se le tiendra pour dit. En d’autres termes, le Ça peut se rendre compte lui-même par expérience qu’il est stupide de démontrer son pouvoir par la production de maladies au lieu de l’employer à la création d’une mélodie, la mise au point d’une affaire, la vidange d’une vessie ou un acte sexuel. Mais tout cela ne me délie pas, moi dont le Ça a fait un médecin, de l’obligation, quand il en est encore temps, de prendre connaissance des prétextes du Ça féru de maladies de mon prochain, de les apprécier et là où c’est nécessaire et possible, de les réfuter.  

 

La chose est assez importante pour la considérer sous une autre face. Nous sommes généralement habitués à rechercher les raisons de ce qui nous arrive dans le monde extérieur ou dans notre univers intime, selon les cas. Quand nous glissons dans la rue, nous cherchons et découvrons l’écorce d’orange, la pierre, l’origine extérieure de notre chute. En revanche, quand nous prenons un pistolet et nous tirons une balle dans la tête, nous partons du principe que nous faisons cela exprès et pour des motifs intimes. Quand quelqu’un est atteint d’une pneumonie, nous en imputons la cause aux pneumocoques ; mais quand nous nous levons de notre siège, traversons la chambre et allons prendre de la morphine dans l’armoire pour nous l’injecter, nous croyons agir pour des raisons intimes. Je suis, j’ai toujours été, comme vous ne pouvez l’ignorer, un monsieur qui en sait plus que tout le monde, et quand quelqu’un m’opposa la fameuse écorce d’orange qui, en dépit de toutes les prescriptions de police, traînait sur le trottoir et avait été la cause du bras cassé de Mme lange, je me suis rendu chez elle et l’ai interrogée : « Quelle raison aviez-vous de vous casser le bras ? » Et quand quelqu’un me racontait que M. Treiner avait pris hier de la morphine parce qu’il ne pouvait pas dormir, j’ai demandé à M. Treiner : « Comment et pourquoi l’idée de morphine est-elle devenue hier si forte chez vous que vous avez jugé bon de susciter une insomnie afin d’en prendre ? » Jusqu’ici, j’ai toujours obtenu des réponses à ces questions, ce qui n’a rien d’extraordinaire. Toutes les choses ont deux faces, on peut donc les examiner aussi sur leurs deux faces et partout, pour peu qu’on s’en donne la peine, on trouvera aux incidents de la vie une origine extérieure et une raison intime.  

 

Ce sport de vouloir-en-savoir-plus-que-tout-le-monde a eu de curieuses conséquences. En m’y livrant, j’ai de plus en plus été sollicité par la recherche de la cause intime, en partie parce que je suis né à une époque où il était question de bacilles, et uniquement de bacilles, quand on ne s’inclinait pas avec révérence devant les mots « refroidissement » et « indigestion » ; en partie parce qu’il se forma de bonne heure chez moi — une manifestation de l’orgueil des Troll — le désir de découvrir en moi un Ça, un dieu, que je pouvais rendre responsable de tout. Mais comme je ne suis pas assez mal élevé pour prétendre à la toute-puissance pour moi seul, je l’ai également revendiquée pour d’autres, inventai également à leur usage ce Ça qui vous choque tellement et pus me permettre d’affirmer : « La maladie ne vient pas de l’extérieur, l’être humain la produit lui-même ; il n’utilise le monde extérieur que comme un instrument pour se rendre malade, choisit dans son inépuisable magasin d’accessoires tantôt le spirochète de la syphilis, demain une écorce d’orange, après-demain une balle de fusil et dans une semaine un refroidissement pour se procurer à lui-même une douleur. Il le fait toujours avec l’intention d’en éprouver une jouissance, car en sa qualité d’être humain, il est dans sa nature de prendre du plaisir à la souffrance ; parce qu’en sa qualité d’être humain, il est dans sa nature de se sentir coupable et de vouloir écarter ce sentiment de culpabilité par l’autopunition ; parce qu’il veut éviter Dieu sait quelle incommodité. La plupart du temps, il n’a aucune conscience de ces singularités ; à dire le vrai, tout cela se décide et s’exécute dans les profondeurs du Ça, où nous n’avons pas accès ; mais entre les insondables couches du Ça et notre bon sens, il existe des couches de l’inconscient que le conscient peut atteindre et que Freud signale comma ayant des capacité de devenir conscientes ; on y découvre toutes sortes de choses gentilles. Et le plus curieux, c’est que quand on y furète, il n’est pas rare que tout à coup, apparaisse ce que nous appelons guérison. Sans que nous comprenions quoi que ce soit à la façon dont la guérison s’est produite, fortuitement, sans que nous y soyons pour quelque chose, je ne le dirai jamais assez.  

 

G.GRODDECK - Le livre du ça - 1921    

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