" L' Homme libre présente un visage privé de masques,
on peut aisément le blesser et même l'occire.
Tel Ulysse, il tente de se tenir au dessus des vagues mouvantes de la mer du monde,
où demeuré seul et nu sur la grève, il apparaît privé de tout secours.
Parfois un malaise obscurcit sa vision,
celui - ci devient, en quelque sorte, le revers d'une espérance naïve, difficile à évincer quand elle a fait son nid dans le coeur.
L'homme libre peut tout d'abord souffrir, être écartelé,
osciller un instant sous le poids de la décharge reçue.
Toutefois son amour n'est jamais entamé, sa foi en la liberté n'est pas compromise.
Il a choisi une voie d'aventure avec les risques d'un parcours difficile.
Qu'il s'y tienne donc résolument en s'éveillant constamment lui-même ;
sa mission s'exerce dans le secret ; il réveille les consciences somnolentes.
Certes, son ouverture et sa liberté inquiètent ;
chez les meilleurs, un tel comportement engendre une dimension plus vaste ;
par contre, elles peuvent non seulement briser les faibles ,
mais aussi dans certains cas les rendre agressifs et méchants ;
étant incapables de recevoir de plein fouet le vent de la libération,
ceux-ci ne peuvent que s'y opposer avec dureté.
Ils sentent ou plutôt ils subodorent l'avance de ces hommes en voie de libération.
La jalousie les dévore et les détruits ;
elle distille son poison au dedans et au-dehors,
et les hommes ainsi atteints deviennent leur propre bourreau.
Le rampant est pris de fièvre maligne devant l'oiseau dont il rêverait de grignoter les ailes.
Qu'il devienne ailé à son tour, il quittera aussitôt son métier de rongeur et pourra prendre son vol. "
Source : http://sens-de-la-vie.com
Extraits de « Un Itinéraire » de M.M . Davy - 1984